La suppression de l’ISF a-t-elle été positive pour l’économie française? Oct. 24, 2021

from Choses à Savoir ÉCONOMIE· ·

En 2018, le gouvernement supprime l'impôt sur la fortune (ISF), pour le remplacer par un impôt sur la fortune immobilière (IFI). Trois ans après cette réforme, commence-t-on à en mesurer les effets sur l'économie ? Un impôt qui découragerait l'investissement L'ISF était considéré, par le président Macron et certains courants économiques, comme un impôt contreproductif. Il aurait rapporté un peu plus de 4 milliards d'euros en 2017, avant sa suppression. Or, d'après ces détracteurs, cette somme serait loin de compenser le manque à gagner représenté par la décision des personnes concernées de moins investir dans l'économie française, ou de ne …



En 2018, le gouvernement supprime l'impôt sur la fortune (ISF), pour le remplacer par un impôt sur la fortune immobilière (IFI). Trois ans après cette réforme, commence-t-on à en mesurer les effets sur l'économie ? Un impôt qui découragerait l'investissement L'ISF était considéré, par le président Macron et certains courants économiques, comme un impôt contreproductif. Il aurait rapporté un peu plus de 4 milliards d'euros en 2017, avant sa suppression. Or, d'après ces détracteurs, cette somme serait loin de compenser le manque à gagner représenté par la décision des personnes concernées de moins investir dans l'économie française, ou de ne plus y placer d'argent du tout. De fait, le montant de cet impôt aurait eu un effet dissuasif, qui aurait découragé toute velléité d'investissement. En supprimant cet impôt, au contraire, on redonnerait aux contribuables les plus aisés des liquidités susceptibles d'être réinjectées dans le circuit économique. Peu d'effets sur l'économie Pour mesurer l'effet de cette suppression de l'ISF, et d'autres réformes du même ordre, les pouvoirs publics ont confié à un Comité d'évaluation des réformes du capital le soin de présenter un rapport annuel sur la question. Or, le dernier rapport, qui vient d'être rendu public, laisse le gouvernement sur sa faim. Il précise en effet que, de son point de vue, la disparition de l'ISF n'aurait pas contribué à augmenter le volume des investissements dans les entreprises dont les dirigeants étaient assujettis à cet impôt. Le comité parle même d'un effet "nul". La mesure n'aurait pas eu non plus de conséquences mesurables sur l'emploi. Il est vrai que le Comité avoue ne s'appuyer que sur des résultats partiels. Et le gouvernement précise, de son côté, qu'il faudrait davantage de recul pour apprécier le réel effet de la mesure. Il est cependant un élément qui a pu être influencé par la suppression de l'ISF. Il s'agit de l'exil, pour raisons fiscales, des contribuables les plus riches. En effet, les départs auraient été plus rares, et les retours en France plus nombreux. Il est vrai qu'au total, seules quelques centaines de personnes sont concernées. Voir Acast.com/privacy pour les informations sur la vie privée et l'opt-out. Learn more about your ad choices. Visit megaphone.fm/adchoices